• La Conversation,

Anne-Laure Liadouze et Mylène Pennarun : Atelier discipline positive

Publié le 9 novembre 2020 Mis à jour le 30 septembre 2021
ALL Mylène Pennarun
ALL Mylène Pennarun
Date(s)

le 9 novembre 2020

Nous avons eu le plaisir de partager une Conversation avec Anne-Laure Liadouze, et Mylène Pennarun, respectivement professeure d’anglais et professeure d’économie-gestion, à Notre-Dame du Grandchamp depuis 2005 et 2006. Depuis 2019, elles proposent un atelier de Discipline Positive et d’analyse de pratiques professionnelles à leurs collègues de l’établissement. Interview.

Qu’est-ce-que la Discipline Positive et quelle est son origine ?

Anne-Laure Liadouze : La Discipline Positive a pour objectif d’offrir aux élèves un cadre bienveillant de travail et d’autorité.   
Mylène Pennarun : Les trois piliers de la Discipline Positive sont la bienveillance, la fermeté et enfin l’encouragement. Il s’agit de donner des outils et des méthodes aux professeurs et aux personnels éducatifs afin qu'ils gèrent efficacement des situations difficiles avec un groupe classe ou un élève en particulier.  
AL.L : C’est Jane Nelsen qui est à l’origine du concept de Discipline Positive, qu’elle a développé dans les années 90’ aux États-Unis, après avoir étudié les écrits d’Alfred Adler et de Rudolf Dreikurs, psychiatres. Avec Mylène, nous nous sommes formées à la Discipline Positive en 2018, auprès de l’ISFEC AFAREC (organisme de formation pour l’enseignement privé).

A qui s’adresse votre atelier ?

AL.L : Notre atelier s’adresse à tous les professeurs, formateurs ou personnels éducatifs qui travaillent à Notre-Dame du Grandchamp. A tous ceux qui souhaitent acquérir des outils permettant de gérer des situations difficiles ou des comportements inappropriés d'un jeune ou d'un groupe classe. La méthode repose essentiellement sur le partage d'expérience (l'analyse de pratiques professionnelles) et le fait de trouver des solutions à plusieurs. L'échange de point de vue de différents acteurs de l’établissement (enseignants, personnels éducatifs, intervenants) est, en outre, enrichissant.

Comment vous est venu ce projet ?

M.P : L’enseignant est seul devant sa classe, le travail en équipe est davantage axé sur les contenus que sur la gestion de classe. L’intérêt de cet atelier est de pouvoir partager sur ce que l’on vit au quotidien et rechercher des solutions ensemble. Quand j’ai débuté dans ce métier, j’aurais aimé disposer de certains outils de gestion de classe et de rapport à l’élève et pouvoir échanger davantage avec des enseignants plus expérimentés. Quand nous nous sommes formées avec Anne-Laure, on s’est immédiatement dit qu’il fallait partager ces pratiques au sein de Grandchamp.

Quels sont vos objectifs ?

AL.L : On aimerait que cette proposition soit faite aux nouveaux professeurs, que cela fasse partie de leur parcours d’intégration. Pouvoir échanger concrètement avec eux sur leurs pratiques professionnelles.
MP : Cette approche pourrait être utilisée dans la mission du Professeur Principal qui a un vrai rôle à jouer. Un atelier pourrait également être proposé en journée pédagogique pour faire découvrir la Discipline Positive à toute l’équipe éducative.

Quelle est la plus-value de la Discipline Positive ?

M.P : Le rapport à l’élève change complètement. Ces outils permettent d’instaurer une relation de confiance de manière plus forte. Un bien-être s’installe dans la classe, une certaine unité entre les élèves et avec l’enseignant. La parole est ferme et ne sera pas remise en cause. Les jeunes savent que la relation est et restera positive. On cherche à créer un esprit d’équipe. Chacun apporte sa pierre à l’édifice du bien commun.   
AL.L : Oui, cela permet d’amener de l’entraide et de la coopération, ça tire davantage la classe vers le haut. L’unité de la classe tend vers le travail. Les plus fragiles sont mis en confiance et les élèves que l’on peut sentir turbulents, ou capables de basculer, sont canalisés. Côté enseignant, on aborde notre classe différemment. Pour ma part, j’anticipe beaucoup plus certains comportements afin d'éviter certaines situations inappropriées. Je désamorce plus rapidement les conflits. L’atelier permet de comprendre le ressenti du jeune mais aussi celui de l’enseignant. Un comportement inapproprié n’est pas forcément dirigé contre soi. L’atelier permet donc d’évacuer les croyances, de rester factuel, de ne pas prendre les choses personnellement.
 
Propos recueillis par Julie Axisa, le 13 octobre 2020